Bonjour tout le monde,
Dans mon processus d’écriture j’ai toujours été dans un
merveilleux état d’esprit, dans une
osmose avec mon environnement, dans un
vécu tout plein d’amour et dans une effervescence joyeuse. J’ai toujours écris
ici toute la beauté vue et vécue lors de mes voyages, tout en gardant mes
doléances et les maux exigus de mon âme dans mon journal.
En parlant de journal j’ai eu l’impression, dans certains
de mes articles, de me livrer profondément, et de vous faire part, non pas
seulement des choses vues et vécues, des personnes rencontrées et des éléments
ingurgités, mais de ma perception de toute cette existence de voyage, de mes sentiments
profonds sur le moment, bref. Je me suis livrée.
Je me pose à présent la question, de par mon quotidien
ici, depuis ces trois semaines en plein milieu de Montréal, du voyage lui-même,
de son but, de sa nature. J’ai toujours écrit sur des aventures concrètes de
passage éphémère au nord ou au sud de notre planète. Ici, à un océan de chez
moi et de tout ce que je connais, je réalise que je vis un voyage différent,
une aventure aux couleurs moins excentiriques que celles auxquelles j’ai été
habituée ; et en parallèle, je me dis que le tableau pourrait finir par
porter plus d’arc-en-ciel que ce que j’avais imaginé. C’est très différent de
vivre la vie telle qu’on la connait dans un lieu qui nous est justement
inconnu. Alors voilà. Je ne me suis pas permise, malgré les demandes de
certains membres de ma famille et de mes amis, de pondre un article, de
raconter ma vie ici, car j’attendais l’extraordinarité, j’attendais ce bonheur
extrême qui nous touche lorsqu’on est justement en osmose avec son environnement, j’attendais
tout simplement de me sentir bien. Et ce n'a pas été le cas jusqu'à présent.
Je culpabilise, il faut être honnête. Je culpabilise, je
m’en veux, j’ai envie de hurler, d’abord parce que je suis incapable d’écrire,
que ce soit ici ou dans mon journal, et aussi parce que je suis dans
l’incapacité de me sentir pleinement heureuse. Et en même temps je me dis que c’est
justement ce qu’il me faut : du temps. Du temps pour appréhender ce
nouveau monde, du temps pour me créer un univers, pour me faire un nid, et du
coup pour me sentir bien.
J’espère ne pas être jugée avec trop d’ardeur, car je
peux comprendre la frustration de certains, restés en France, ne souhaitant qu’une
chose : partir, s’envoler, s’éloigner de tout ce qu’on connait. Je vis les
choses comme un nouveau-né actuellement, j’expérimente et je ne crois pas qu’il
soit honteux de prendre du temps à être heureux. J’apprends jour après jour
quelles sont mes limites et je réapprends à voyager. Cette expérience me fait
du bien, du moins c’est ce que je pense. Je crois que c’est ça devenir adulte,
en quelque sorte.
Pour ceux qui voudraient des photos, je vous invite à
vous référer au prochain article. Celui-ci n’a pas besoin d’illustration.
J’espère que vous êtes heureux, ou que vous entreprenez
tout ce qui est en votre pouvoir pour le devenir. Prenez soin de vous.
KEEP SMILING :)
Clarisse.
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